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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Chaudon. Les fêtes du 14 juillet...

Bals publics : Oh, les tendres aveux murmurés entre gens qui ne se connaissaient pas le matin ! 14 Juillet ! Sois béni, car tu fais gagner joliment du temps aux amoureux.
Alphonse Allais. A se tordre (1891)

La petite famille Gaillard au pré du 14 Juillet. Photo Nadine Casolari-Gaillard.

 

Tout cela se déroulait en deux temps.

La retraite aux flambeaux et le repas sur l'herbe.

Etienne Prémartin (né à l'épicerie de Chaudon en mars 1930) s'en souvient encore :

"La retraite aux flambeaux de Chaudon était très renommée. Le 13 juillet, il y avait la musique, les enfants des écoles, et surtout, surtout la colo. Oui, la colonie de Saint-Ouen qui se trouvait dans le château de Mormoulins. Ils faisaient de superbes chars. Le château était tout illuminé par des feux de bengale.

Et, après, les gars de la musique allaient jouer du cor dans les bois.

Les Chaudonnais dansaient sur la place de la Croix." 

Que ne l'ai-je attendu ce défilé.

Piétinant devant la porte de La Louise.

Le défilé venait du château de Mormoulins, enfilait la Rue de la Cave, puis la Grande Rue et enfin la Rue de La Fontaine.

Il était précédé des musiciens du Réveil Chaudonnais.

Une anecdote ?

Je venais d’avoir mon B.E.P.C. Pas encore 15 ans.

Ma première jupe à carreaux vichy et mes jupons gonflants. Sans oublier les ballerines. Je n’étais pas peu fière…

Mais voilà que jeu de piste il y eut avec mes petits voisins Christian et Christiane. Et ça, les jeux de piste…

La Louise. Avec Christian et Christiane, l'année de mes 12 ans.

Je grimpai la première sur la falaise crayeuse à pic en face de La Blottière. Mais pour me recevoir, je ratai le pas et me retrouvai assise dans un buisson d’orties. Couverte de piqûres des orteils au haut des cuisses. Rouge de partout.

A la maison, Granny et Tante Jeanne coupèrent des pommes de terre crues. Pour endiguer le mal. Tandis que je les suppliai de me laisser aller aux festivités. Et surtout de ne pas le dire à Papa….

La même année, nous avions piqué des cerises dans un verger sur la grande route. Et, Edouard Letellier, le garde champêtre, était venu se plaindre à mon grand-père Courtois. Qui lui avait offert une bonne rasade de gnôle. Histoire que tout rentre dans l’ordre. Mais cela faisait beaucoup pour le même été.

Enfin, la colonie de Saint Ouen se préparait à défiler. Nous allions suivre avec nos lampions.

Les moniteurs veillaient à ce que les lanternes des plus petits ne s'éteignent pas.

Il y avait souvent un ou deux chars qui précédaient le défilé.

Le temps pour mes grands cousins d’allumer les feux de Bengale devant La Louise. De nous ruer derrière le cortège dans la rue de la fontaine. Et de gagner le château.

Là, il y avait feu d’artifices. Et goûters pour les plus jeunes. J’avais déjà tendance à regarder le petit bal sur la place de la croix. Pour voir les grands frères de mes copines. J’avais déjà tendance….

.......................

Le jour du 14 juillet, c’était une toute autre histoire. Après l’épisode télévision (mon grand-père Courtois était l’un des rares du village à en posséder une et tous les mômes se rassemblaient chez lui pour voir le défilé), Granny préparait la mallette du repas. Le cœur me serre rien que d’y penser.

Il avait lieu dans le dernier champ à droite à la sortie du village. Nous devions apporter nos couvertures pour nous asseoir, nos assiettes, nos couverts, et l’on nous fournissait pâtés, viandes, fromages, desserts. Fournis uniquement par les commerçants du village.

Et surtout vin à volonté dans les brocs des pompiers. Quand je passe encore aujourd’hui le long de ce champ. Je nous revois. Nous étions heureux. Nous étions ensemble. Et même les enfants avaient le droit à un fond de vin.

C’était régulier. Edouard, le garde champêtre, ne pouvait plus remonter sur son vélo. A notre grande joie. Mes cousins étaient partis conter fleurette un peu plus loin. Et je ne ratais rien du spectacle.

 

Liliane Langellier

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