Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

La Génération Perdue (« The Lost Generation »)

C’est ce que vous êtes… C’est ce que vous êtes tous… Vous, tous les jeunes qui ont servi pendant la guerre… Vous êtes une génération perdue.
Gertrude Stein

La brasserie "La Coupole" à Montparnasse vers 1930 (anonyme).

On désigne par cette expression un groupe d’écrivains, artistes et philanthropes américains qui ont vécu et travaillé à Paris durant l’entre-deux-guerres. Le terme décrit à la fois un groupe sociologique, celui de la génération postérieure à la Première Guerre mondiale, et un mouvement littéraire, regroupant des auteurs ayant vu et raconté une Amérique bouleversée par l’expérience de la guerre et par les mutations sociales et morales, et qui, expatriés dans un Paris bouillonnant et en pleine mutation, ont écrit certaines de leurs œuvres les plus puissantes et contribué à faire de la « Ville Lumière » l’un des pôles intellectuels et artistiques du début du 20ème siècle.

Parmi les membres les plus éminents de la Génération Perdue, on compte des écrivains, tels que Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald, Gertrude Stein, John Dos Passos, Ezra Pound, Langston Hughes, mais aussi des éditeurs, tels que Robert McAlmon ou Harry et Caresse Crosby, la libraire Sylvia Beach, des artistes, tels que Man Ray ou Alexander Calder, des chanteurs et musiciens, tels que Joséphine Baker, Ada « Bricktop » Smith, ou Cole Porter, des mécènes tels que Peggy Guggenheim, Anne Morgan, ou encore Sara et Gerald Murphy.

Ernest Hemingway attribue cette expression à son amie Gertrude Stein.  Dans Paris est une fête (A Moveable Feast), roman posthume paru en 1964, il raconte comment, venue faire réparer son automobile Ford dans un garage à Belley, près de Lyon, au tout début des années 1920, elle entendit le garagiste se plaindre de l’inaptitude des mécaniciens qui venaient de rentrer de la guerre et dire à leur sujet : « C’est une génération perdue ». Gertrude Stein, en racontant cette histoire à Hemingway, lui dit alors : « C’est ce que vous êtes… C’est ce que vous êtes tous… Vous, tous les jeunes qui ont servi pendant la guerre… Vous êtes une génération perdue ». Hemingway en fit l’une des deux épigraphes de son roman Le soleil se lève aussi (The Sun Also Rises), paru en 1926, et l’immense succès du roman popularisa l’expression. Cependant, Hemingway affirmait que, pour lui, il ne fallait voir dans ce nom de Génération Perdue aucune connotation tragique, bien au contraire.

La Closerie des Lilas

Bibliographie

Maud Simonnot, La nuit pour adresse, éd. Gallimard

Vincent Bouvet, La génération perdue, Cohen et Cohen éditeurs

Alice Béja, Des mots pour se battre, éd. Honoré Champion

Nancy L. Green, Les Américains de Paris, Belin

John Glassco, Mémoires de Montparnasse, Viviane Hamy

Daniel Gallagher, D'Ernest Hemingway à Henry Miller, L'Harmattan

Laure Murat, Passage de l'Odéon, Fayard

Lecture de Mémoires de Montparnasse de John Glassco : Geoffrey Carey

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article