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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Le roman de Noël. Little women. Les quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott...

Avant d'être un film...

Dont je préfère, et de loin, la version de Mervyn LeRoy (1949), avec June Allyson, Elizabeth Taylor, Janet Leigh et Mary Astor....

C'est d'abord un merveilleux livre de Louisa May Alcott.

Le roman à lire absolument à Noël ou pendant la trêve des confiseurs.

 

 

Louisa May Alcott (1832-1888) est la deuxième d’une fratrie de quatre filles. Éduquée par Thoreau et Emerson, elle commence à écrire très jeune. Adulte, elle soutient l’abolition de l’esclavage et l’émancipation des femmes. Elle est professeure, couturière, gouvernante, aide domestique et infirmière pendant la guerre de Sécession. Le succès de Little women (Les quatre filles du Docteur March) est immédiat, au point qu’elle en écrira la suite. Elle est aussi l’auteur de romans noirs gothiques.

 

 

L'histoire :

 

Dans une petite ville du Massachussetts, durant la guerre de Sécession, une famille modeste, quatre jeunes sœurs et leur mère, guette avec inquiétude chaque lettre du père parti au front. Mais rien ne peut arrêter la jeunesse, et la vie continue à façonner les destinées de Meg, l’aînée pragmatique et conformiste, Amy la frivole, Jo, la romancière en herbe et féministe avant l’heure, et la douce Beth, à la santé fragile. De l’enfance à l’âge adulte, confrontées à la découverte de soi, elles partagent une joie de vivre débordante apprenant la sororité, l’amitié mais aussi le sacrifice. Ensemble, ces quatre adolescentes impétueuses sauront réclamer à ce monde bien plus qu’il ne semble pouvoir leur offrir.

 

Une histoire toujours actuelle, adaptée six fois au cinéma, le plus récemment en 2019 avec Emma Watson et Meryl Streep (5 nominations aux Oscars dont meilleur film, meilleure actrice et meilleure adaptation).

 

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Critiques : 

Il y eut un livre où je crus reconnaître mon visage et mon destin : Les quatre filles du Docteur March, de Louisa May Alcott.

SIMONE DE BEAUVOIR

On aurait tort de penser que c’est un livre gnangnan ou réservé aux adolescentes parce que ce n’est vraiment pas le cas. Et cette nouvelle traduction de Janique Jouin de Laurens prouve que ce livre qui a été écrit en 1868 est aussi un grand livre d’émancipation, peut-être pas féministe mais féminine. Cette nouvelle traduction, très fluide et très moderne révèle la chronique de quatre filles qui essayent de préserver un certain sens moral, mais en même temps, de conquérir leur liberté. Moi j’avais l’oeil brillant souvent, parce que c’est très émouvant.

Olivia de Lamberterie, TÉLÉMATIN

Il n’y a pas d’âge pour vibrer face aux destinées des sœurs, que l'on suit jusqu’à l'âge adulte, et qui font l'apprentissage de la beauté de l’existence autant que de sa cruauté, en cherchant à se faire une place dans une époque qui en laisse si peu aux femmes - et si le roman a tellement bien vieilli, c’est notamment grâce aux leçons de relative indépendance quadministre leur mère à sa progéniture, et que Jo retiendra parfaitement.

Raphaëlle Leyris, LE MONDE DES LIVRES

Simone de Beauvoir et Leïla Slimani ont adoré ce roman d'apprentissage et d'émancipation, qu'on prendrait à tort pour un ouvrage de jeunes filles modèles. Cette nouvelle traduction lui redonne une vitalité et une impétuosité inédite : on dévore cette histoire de la conquête du bonheur par quatre jeunes filles toujours dans le vent.

Olivia de Lamberterie, ELLE

Un texte d’une fraîcheur étonnante reprend vie.

Hubert Prolongeau, TÉLÉRAMA

Cette grande fresque féministe avant l’heure a porté les rêves de bien des jeunes filles de plusieurs générations. La nouvelle traduction par les Éditions Gallmeister permet de saisir sa langue revigorée et son ambition romanesque et politique, bien plus grandes que l’on n’en gardait le souvenir.

LA CROIX

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Extraits : 

 

« Je veux que mes filles soient agréables et bonnes, qu’elles aient beaucoup de qualités, qu’on les trouve non seulement capables de plaire, mais surtout dignes d’être aimées et respectées. Je veux, après leur avoir fait une enfance et une jeunesse heureuses, pouvoir un jour les marier honnêtement et sagement. Je rêve pour elles une vie simple, modeste et utile, où le bonheur, avec l’aide de Dieu, pourra trouver sa place à côté du devoir. Je suis ambitieuse à ma façon pour vous, mes chères filles, mais mon ambition n’est pas que vous soyez jamais en situation de faire du bruit dans le monde par la fortune de vos maris. Je ne vous souhaite donc pas d’habiter jamais quelqu’une de ces maisons fastueuses qui ne sont pas des chez-soi, d’où le luxe chasse si souvent la paix, la bonne humeur, la santé, le bonheur et même les vrais plaisirs. Un bon, un courageux et laborieux mari comme le mien, des enfants comme vous, avec un peu plus d’aisance, si c’est possible, voilà ce que je voudrais vous assurer à chacune, mes chéries. »

 

"Si relever mes cheveux fait de moi une jeune dame, je vais me faire des couettes jusqu’à vingt ans, s’écria Jo, en arrachant sa résille et en secouant une crinière châtain. Je déteste l’idée de devoir grandir et devenir mademoiselle March, et de porter des robes longues et d’avoir l’air aussi guindée qu’une reine-marguerite ! C’est déjà assez difficile d’être une fille, alors que j’aime les jeux, le travail et les manières des garçons ! Je n’arrive pas à surmonter ma déception de ne pas être un homme. Et c’est pire que tout maintenant, parce que je meurs d’envie d’aller me battre avec papa. Et tout ce que je peux faire, c’est rester à la maison et tricoter, comme une vieille mémé rabougrie !"

 

"- Ne la plaignez pas tant, répondit vivement M. Brooke ; Meg, riche et brillante de jeunesse et de beauté, n'eût peut-être jamais eu l'occasion de développer les qualités et de perdre les petits défauts qu'elle tenait de la nature, elle n'eût été qu'une charmante oisive comme tant d'autres. Elle deviendra, au contraire, avec le temps, une femme vraiment distinguée, digne du respect des coeurs et des esprits sérieux. D'ailleurs, miss Kate, l'Amérique n'est ni l'Angleterre ni la France : une femme qui doit à son travail et à son courage son indépendance et sa liberté, est estimée ici l'égale de celle qui n'a à apporter en dot à un mari que la fortune qu'elle doit à ses parents, et les gens intelligents la préfèrent souvent à toute autre. Un Américain rougirait de penser à la dot de sa fiancée, et, s'il lui arrivait de s'en inquiéter et de s'en enquérir, il ne trouverait plus une fille honorable qui consentît à porter son nom.

Miss Kate resta quelques minutes sans répondre, mais comme elle ne manquait ni de jugement ni de bonté : "Monsieur Brooke, dit-elle, Dieu veuille que l'Amérique ne perde pas ces sages principes. Le sort des femmes assurées d'être choisies pour ce qu'elles valent et pour elles-mêmes, y serait digne d'envie."

 

"Tante Marsch lui répliqua aigrement qu’une fortune à faire n’était pas une fortune faite ; qu’une position à conquérir n’était pas une position conquise, et que la seconde déclaration qu’elle la priait de faire à Meg était que, bien qu’elle se fût proposée de lui donner 50 000 dollars le jour de son mariage, elle devait se tenir pour dit que, si elle se mariait avec M. Brooke, « un homme sans le sou », elle ne lui donnerait rien du tout.
Jo, indignée, n’avait pu se retenir de répliquer à tante Marsch qu’elle trouvait la raison qu’elle donnait du changement de ses dispositions envers Meg absolument inique, attendu que plus Meg épouserait un homme pauvre, plus sa libéralité aurait eu sa raison d’être ; tandis que, si elle épousait un homme riche, elle n’en aurait que faire."

 

"Ce dîner de Jo resta bien longtemps célèbre dans toutes les mémoires comme un sujet de rires sans fin. Sans doute, elle avait fait de son mieux ; mais elle découvrit, ce jour-là, que, pour faire une cuisinière, il faut quelque chose de plus que de l'audace et de la bonne volonté."

 

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