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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Kamasutra, masturbation et prostituées… La nouvelle Sissi de TF1 a très très chaud...

Pour changer de l'incontournable saga d'Ernst Marischka – multi-rediffusée chaque Noël –, TF1 mise cette année sur une nouveauté : une série en six épisodes qui promet de dépoussiérer le mythe de la plus célèbre impératrice d'Autriche. Cette Sissi, incarnée par la très belle Dominique Devenport, se veut anticonformiste, féministe et même un peu coquine… 

Que ceux qui gardent en tête la mièvre saga signée Ernst Marischka soient prévenus : cette nouvelle Sissi n’a pas grand chose en commun avec la tendre Romy Schneider. De sa prédécesseure dans la rôle, Dominique Devenport, la nouvelle interprète de l’impératrice d’Autriche, n’a conservé que le teint de porcelaine.

Créée par Andreas Gutzeit et Robert Krause, cette série – qui a fait un carton en Allemagne – promet de dépoussiérer une histoire que tout le monde connaît à force de rediffusions télévisées. Élisabeth de Wittelsbach, duchesse en Bavière, devient ici une princesse des temps modernes, dont le destin est éclairé par celui d’altesses qui nous sont plus contemporaines : « Sissi, c'est la Lady Di du XIXe siècle ! », s’est enthousiasmé l’acteur Jannik Schümann, interprète de François-Joseph, lors d’une interview. On peut aussi penser à Meghan Markle quand l’impétueuse Sissi ouvre elle-même la porte de son carrosse, aussitôt réprimandée par sa mère : en 2018, la duchesse de Sussex avait été blâmée par la presse pour les mêmes raisons.

Franz au bordel 

L’émancipation féminine est un des enjeux de cette nouvelle version. L’ouverture du premier épisode donne d’ailleurs le ton : Sissi, dans son lit, se masturbe en pensant à un certain comte Richard et est surprise par sa sœur, Hélène, qui entre sans frapper. Si elle n’est pas totalement instruite aux choses de la vie, elle ne les ignore pas non plus : elle sait, par exemple, que le soir de ses noces elle devra « passer à la casserole » (l’expression est employée telle quelle). Pour se déniaiser avant le moment fatidique, elle se documente avec un jeu de cartes kamasutra et demande conseil à une prostituée, dont elle fera par la suite sa dame de compagnie… Décidément, cette Sissi là n’a pas froid aux yeux.

 

François-Joseph n’est pas plus frileux. Plus souvent torse nu – le muscle bandé – qu’en uniforme militaire, il est accro aux plaisirs charnels et aux bordels. Si l’empereur interprété par Karlheinz Böhm dans les années 50 était lisse – pour ne pas dire insipide –, celui-ci est charismatique. Personnage aussi dense que l’est Sissi, il est tout à la fois charmant, galant, méchant et tyran. Ici pas de schéma manichéen entre la naïve impératrice et son odieuse belle-mère, l’archiduchesse Sophie, c’est plutôt sur la relation complexe entre les deux époux que l’on s’attarde. Et puis, Sissi est loin d’être blanche comme neige : elle est têtue, fougueuse, parfois insolente avec ses parents. Son seul remord ? Avoir volé Franz à sa sœur Hélène, qui lui était promise. Cette dernière n’est d’ailleurs plus la potiche du film d’Ernst Marischka, mais plutôt une adorable peste.

 

Dès le premier épisode de cette Sissi nouvelle génération, on comprend que des années de fictions historiques sont passées par là. Les références sont à peine voilées, même le générique est un mélange entre The Crown et Les Tudors, deux réussites du genre. Les réalisateurs ont compris que le scénario ne pouvait pas se limiter à la seule romance : la rencontre entre les deux amants n’est qu’une scène parmi tant d’autres, et tandis que Sissi se prépare à son mariage, François-Joseph, lui, mène des négociations avec Napoléon et le tsar de Russie. La petite histoire croise la grande dans cette série en six épisodes qui ne manque pas de moyens : décors grandioses et beaux costumes sont au rendez-vous. Ceux qui veulent être divertis seront donc servis, les autres pourront toujours se consoler avec Romy Schneider.

À voir le jeudi 23 décembre et le jeudi 30 décembre à 21h05 sur TF1.
Tous les épisodes sont déjà disponibles sur la plateforme Salto.

 

 

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