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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Chaudon. Les 7 filles en M. de la famille Geray.

Le nombre 7 par ses vertus cachées, maintient dans l'être toutes choses ; il dispense vie et mouvement ; il influence jusqu'aux êtres célestes.
Hippocrate.

Ils sont ridicules...

Les Américains...

Avec leurs "Quatre filles du Dr March"...

Nous...

A Chaudon...

On a les 7 filles en M. de la famille Geray !

Sept, comme le chiffre sacré...

Sept, comme les 7 jours de la semaine...

Sept, comme les 7 sacrements,

Sept, comme les 7 merveilles du monde.

Fiche Geneanet de Raymond Geray, né le 22 avril 1892 à Chaudon.

 

Chaudon...

Le 27 mars 1919,

Raymond Geray épouse Marie Alphonsine Gateau, née le 2 août 1893, à Chaudon.

 

Photo Nicole Challes.

Ils vivent dans la ferme, en bas de la rue Saint-Médard.

Ils auront 7 filles dont les prénoms commenceront par un M. comme leur mère :

- Madeleine Geray, née le 16 janvier 1920,

- Marguerite Geray, née le 19 janvier 1922,

- Marcelle Geray, née le 12 septembre 1923,

- Mireille Géray, née le 2 août 1925,

- Mariette Geray, née le 17 juillet 1927, 

- Micheline Geray, née le 29 janvier 1930,

- Mauricette Geray, née le 12 décembre 1931.

Les 7 filles de la famille Geray (Photo Nicole Challes)

 

Nicole Challes précise :

- Madeleine, épouse Roger Choisel (Villemeux),

- Marguerite, épouse André Grossin (Meudon),

- Marcelle, épouse Lucien Hue (Villemeux),

- Mireille épouse Roger Couvé (Villemeux),

- Mariette, épouse André Challes (Chaudon),

- Micheline, épouse Maurice Galerne (Chaudon).

- Mauricette, épouse William Hersant (Chaudon),

J'ai bien connu Micheline Galerne, la maman de Michel, qui habitait en bas de la rue de la Fontaine.

Et aussi Mauricette, l'épouse de notre maçon, William Hersant, qui habite au bout de la Grande Rue (en allant vers Dreux).

C'est cette dernière qui reste en vie..

 

Conversation avec Mauricette Géray/Hersant.

Le jeudi 18 mars 2021. Mauricette : 90 ans fin d'année.

 

Mauricette, la ferme du bas de la rue Saint-Médard, à Chaudon, elle s'en rappelle comme si c'était hier.

Les six vaches laitières, leurs petits veaux, les deux chevaux, le chien...

Quand elles partaient à l'école, avec ses soeurs...

Elles menaient les vaches au pré sur la route de Mormoulins (un pré en face celui d'Euloge Gaillard), et au retour de l'école idem et pareil.

La traite, c'était le soir et le matin de bonne heure.

Les filles allaient aussi aux chardons. Maintenant on les traite, alors il n'y en a plus... Mais, à l'époque, il fallait les débusquer à l'aide d'une petite binette spéciale, ces plantes nuisibles. Qui envahissaient les prés. 

Tout le monde travaillait à la ferme.

Il n'y avait pas de fainéants.

Avec des tablées de plus de 10 personnes : les 7 filles, les parents et souvent une tante qui vivait avec eux.

Les filles Geray étaient gaies, elles chantaient souvent en faisant la vaisselle.

Mariette, elle, s'occupait beaucoup de la cuisine et des travaux de la maison avec leur maman.

La maman qui allait rincer son linge au lavoir par la rue des Graviers. A côté de chez Michel Ridréau.

Il y avait aussi le lavoir de la Route Nationale, que l'on appelait "La fontaine", où on croisait régulièrement Mme Bigard qui venait du bas du village avec son linge pour sa nombreuse famille.

Micheline Bigard (Soyer) était d'âge avec Mauricette.

Il y avait enfin le lavoir de la rue de la Fontaine. Et un autre plus petit, en face de l'église.

Madeleine était comptable chez Vincent à Villemeux, Marguerite, elle, était placée chez des bourgeois de Meudon.

Marcelle et Mireille, elles emmenaient les chevaux et elles allaient faire les travaux des champs.

Micheline, c'était plutôt la couture chez Henriette Galerne. Elle se mariera d'ailleurs très jeune avec un autre Galerne, Maurice, dont la ferme se trouve en bas de la Rue de la Fontaine. En face de l'épicerie Prémartin.

A l'école, Mauricette est bonne élève.

Elle aime beaucoup son institutrice Mme Decourtye, et elle copine ferme avec Simone Chandebois/Prémartin (8 jours d'écart d'âge avec elle !) et avec Raymonde Gaillard...

... C'est à regret que Mauricette quitte l'école à ses 14 ans, avec le Certificat d'Etudes en poche.

Pour aller travailler, chaque matin à vélo, à la Mécanographie de Lormaye, rue Alexandre Goislard (juste avant les tapissiers/matelassiers Legoff).

Où sont confectionnées les adresses des bandes que l'on met après les journaux. 

Il y avait des machines qui faisaient l'emporte-pièce.

Elle travaillait avec Odette Galerne. Qui habitait Nogent-le-Roi, à côté de chez Prunelle.

Elle passait la chercher chaque matin et toutes deux se rendaient à la Mécanographie.

Mauricette aime chanter mais elle aime aussi danser. Elle a toujours aimé danser.

Et on ne lui demande pas deux fois d'accompagner ses grandes soeurs au bal.

Surtout à Villemeux. Pour la Saint-Maurice.

A Villemeux, il y avait Marcelle (épouse Lucien Hue), et Mireille (épouse Roger Couvé).

Et c'est ainsi, en musique, qu'elle va rencontrer William Hersant, son futur mari.

William est de Lunay en Loir-et-Cher, mais ses parents ont embauché dans une petite ferme où ils pratiquent la taille des arbres fruitiers à Ouerre.

William, lui, travaille comme apprenti maçon. Chez Maussin à Villemeux.

Elle devient Mme Hersant à 19 ans et demi. En 1951.

Photo Exode 1940

Mais, c'est surtout l'Exode de Juin 1940 qui a marqué Mauricette...

Elle a alors 8 ans et demi.

Ils sont tous partis, sauf celle de Paris (Marguerite).

Ecoutons Mauricette :

"Départ de Chaudon en direction de la Creuse :  Ormoy, Tremblay, Chêne-Chenu, Courville, Illiers, Brou, Arrou, Courtalain, Droué.

Partis de Chaudon avec deux charrettes, un cheval par charrette.

L’une menée par mon père, et l’autre par ma sœur Marcelle, qui avait l’habitude de mener les chevaux pour les travaux des champs.

Mes grands-parents paternels étaient assis en haut sur des matelas.

Sous les charrettes était accroché un grand panier avec des poules dedans ; le chien était attaché lui aussi sous la charrette ; sur les échelettes étaient accrochés les chaises, les vélos.

Nous sommes partis de Chaudon après avoir lâché les vaches dans la cour, dont on avait laissé les grandes portes sur la rue ouvertes.

Derrière la voiture, ma sœur aînée Madeleine poussait le landau de sa fille Liliane âgée de six mois ; on se relayait  car c’était fatigant de suivre à pied derrière les voitures.

On partait rejoindre la famille Weber qui était dans la Creuse. Nous nous sommes arrêtés à Droué, car les Allemands étaient arrivés aussi, donc pas besoin d’aller plus loin.

Nous avons couché dans le parc d’un château sous un sapin, on était au moins une vingtaine de personnes, sous la pluie, et l’on voyait passer les balles traçantes au-dessus de nos têtes.

A Chêne-Chenu, nous avons eu très peur ; car on venait juste de passer le passage à niveau lorsqu’ils l’ont bombardé. C’est là que ma sœur Marcelle, qui conduisait le cheval, a tout lâché, et s’est enfuie à travers un champ de blé.

Les chevaux eux aussi ont eu très peur, celui que ma sœur Marcelle conduisait s’est mis à reculer, reculer, reculer, il aurait bien mis la charrette dans le fossé.

Au retour, nous avons couché chez des parents de la famille Weber, mes grands parents, nous les deux dernières (Micheline et Mauricette) et ma nièce Liliane Choisel ; les autres personnes sur un tas de foin, à la belle étoile.

Sur le retour, nous avons vu des chevaux morts, en décomposition, les quatre jambes en l’air et nous avons appris qu’une dame de Villemeux avait eu les deux jambes coupées et tuée avec ses chevaux.

Nous avons eu de la chance de revenir tous sains et saufs après une dizaine de jours en cavale."

.........................................

Sa joie de vivre...

Mauricette l'a bel et bien gardée.

Même si William, lui, a lâché prise un certain 12 mars 2011.

Et oui...

Il n'y a pas si longtemps...

On pouvait voir encore Mauricette guincher au Club du Troisième âge.

Elle chantait aussi dans une petite chorale qu'elles avaient fondée entre elles.

Je ne sais pas si le septième fils d'une famille a un don particulier...

Mais je peux vous assurer que la septième fille Geray..

A bien le don de la joie de vivre !

 

Liliane Langellier

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J
Mme LANGELLIER, bonjour<br /> Concernant William HERSANT, il a effectivement épousé Mauricette GERAY. Mauricette est née le 12.12.1931 à Chaudon (28). Ce qui est mentionné ci-dessus (1927-2018) concerne sa soeur Mariette née le 17.07.1927 à Chaudon (28), décédée le 15.09.2018 à Nogent-le-Roi (28), épouse de feu André CHALLES.<br /> Bien à vous.<br /> JPM
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