9 Février 2024
Le 9 février 1953, la Librairie générale française, alias le Livre de poche, filiale d’Hachette depuis 1954, lance une nouvelle collection qui va séduire un public jeune et peu fortuné, et faire un tabac. « Koenigsmark » le roman de Pierre Benoît, romancier à succès de l’entre-deux-guerres, en constitue le numéro 1.
Le livre, paru en 1918 et vendu à plus de 100 000 exemplaires, n’est certes pas une nouveauté. Par ailleurs, si les procédés employés par Henri Filippacchi, un prix de trois à quatre fois inférieur au prix d’un livre “normal” (150 « anciens francs », soit 1,50 « nouveaux francs »), un format beaucoup plus réduit et une couverture flamboyante semblent révolutionnaires, le concept du livre « de poche » n’est pas non plus une nouveauté absolue dans l’édition occidentale.
Les livres de poche dont le principe est de tenir dans une poche, existaient depuis le XVIe et le XVIIIe siècle. Mais c’est au XIXe siècle, notamment avec le Français Charpentier, que les progrès de la technique ont permis de coupler format de poche, baisse des coûts et tirages industriels, afin de diminuer autant que possible les prix de vente. Arthème Fayard, en 1905, lance le « Livre populaire », des romans de petit format à 65 centimes. En 1916, les éditions Jules Tallandier commercialisent des livres sous l’appellation « livre de poche » mais il ne s’agissait encore que de littérature de gare. La véritable naissance du format de poche remonte à la création par Allen Lane, en 1935, en Angleterre, des éditions « Penguin ». Dans le domaine francophone, on peut aussi citer la collection Marabout, créée à Verviers (Belgique) en 1948.
Les chefs-d’oeuvre de la littérature imprimés sur des rotatives
Au rang des véritables innovations de Filippachi, les textes qu’il publiera, eux, sont des textes de qualité, « des œuvres les plus célèbres et les plus significatives des écrivains français et étrangers de notre époque ». Par ailleurs, le mode d’impression et de distribution des livres de poche s’inspire directement de la presse. L’emploi des rotatives permet d’atteindre des chiffres de tirage très élevés, afin de mettre « à la portée de tous les lecteurs les chefs-d’œuvre de la littérature contemporaine au prix le plus abordable ».
La Librairie Hachette dépose la marque « Le Livre de poche », et le projet reçoit l’aval des principaux éditeurs français de l’époque, Gallimard, Albin Michel, Calmann-Lévy et Grasset, qui lui confient un certain nombre de leurs titres. Le succès commercial de ce nouvel objet de consommation de masse, s’explique par sa conjonction avec l’époque des Trente Glorieuses et la demande populaire et estudiantine d’un livre bon marché. Mais aussi parce qu’il se vend hors des seuls réseaux de libraires classiques : dès la fin des années 1950, Hachette distribue en effet cette collection dans les premiers supermarchés, les stations-service, les drugstores, les kiosques de presse, etc.
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