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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

31 juillet 1944 : la mort du commandant Antoine de Saint-Exupéry

 

Si l’armée de l’air a rendu hommage par anticipation à Antoine de Saint-Exupéry, mort en service aérien commandé il y a 76 ans et dont la base aérienne 113 de Saint-Dizier porte le nom, c’est bien le 31 juillet 1944 que le commandant est mort en service aérien commandé.

Ce jour-là à 8 h 45, un P38 Lightning F5B décolle de l’aéroport de Bastia-Poretta. Aux commandes, le commandant Antoine de Saint-Exupéry, 44 ans qui est aussi un écrivain célèbre et que les Marnais ont bien connu lors de la campagne de 1939-1940 alors qu’il logeait à Orcontes, un village du sud-est marnais proche de Vitry-le-François. Il est alors un pilote de guerre que l’épopée des pionniers de l’aéropostale a rendu célèbre dans les années 1930, comme Jean Mermoz l’enfant d’Aubenton (Aisne) ou Henri Guillaumet, le Marnais enfant de Bouy. Saint-Ex est l’auteur de « Courrier Sud », de « Vol de nuit », couronné par le prix Fémina en 1931, et du célèbre « Le Petit Prince » qui fait même l’objet d’un parc thématique dans la plaine d’Alsace.


Saint-Exupéry a repris du service actif aux côtés de ses camarades de l’escadrille d’observation 2/33. Ceux avec lesquels en 1940 il avait combattu au moment de l’offensive allemande. En dépit de son âge, jugé incompatible avec le pilotage d’un avion comme le P38, Saint-Ex obtient l’autorisation de participer à des missions opérationnelles et accomplit sa première mission de reconnaissance en solo dans le ciel de France le 21 juillet 1943 mais, il est interdit de vol par le commandement américain le 11 août 1943 ! On lui reproche des incidents dont il porte la seule responsabilité ainsi que des atterrissages hors des règles de l’exercice. Le commandant s’emporte et fait jouer ses relations pour demeurer au service de la France et des Alliés dans le ciel. Le général Elliot Roosevelt, fils du président américain, Henri Frenay, commissaire aux Prisonniers, le général Giraud lui apporte un soutien. Il décroche l’autorisation de mener cinq missions de reconnaissance en territoire ennemi mais, le 31 juillet 1944, il en est à la huitième !

Le 31 juillet 1944, peu après 8 heures, le mécanicien Charles Suty, 25 ans, est le dernier à parler en direct au commandant Saint-Exupéry, avant de clore la verrière de l’habitacle du P38. La mission porte l’indicatif 33S76. Son objectif : la photographie de tous les points sensibles des voies de communications terrestres, aériennes et fluviales du Dauphiné. Les radars du cap Corse suivent le P38 Lightning jusqu’à ce qu’il atteigne la côte provençale.

 


À l’heure prévue de son survol de retour de la Méditerranée, aucun écho, aucun appel radio. Vernon Robinson, l’officier de liaison américain, se renseigne auprès des bases alliées d’où sont parties des missions aériennes dans la même direction ce matin-là. Saint-Ex a été abattu par la Luftwaffe.


Jusqu’en 1972, les hypothèses sur la disparition de Saint-Exupéry foisonnent jusqu’à ce que la revue allemande, « Der Landser », publie le compte rendu de mission de l’aspirant Robert Heichele, un pilote de chasse de la Luftwaffe, rapportant que le 31 juillet 1944, alors qu’il revenait en compagnie du sergent Högel vers leur base d’Orange à bord de leurs Focke Wulfe, ils avaient intercepté, attaqué et descendu à 11 h 56, entre Castellane et Le Logis du Pin, un P38 dont le moteur droit était en flammes et qui s’était abîmé en mer.

La découverte par un pêcheur, en 1998, d’une gourmette appartenant au commandant Antoine de Saint-Exupéry a donné de la crédibilité au récit de l’aspirant Heichele, lui-même descendu quelques jours après par un chasseur allié dans le sud de la France.

 

 

 

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